Miscellanées de la chanson française et du rock : fruits de salades
L’auteur de la première salade de fruits, c’est Bertrand Dicale. Ses Miscellanées de la chanson française sont un loukoum à déguster de jour comme de nuit, entre la poire et le fromage, la sieste et la longue marche, le soleil plombant et la pleine lune. En 380 pages, l’ex fine lame du Figaro et de Chorus, homme de radio (Le Fou du Roi) et de télévision, écrivain talentueux et prolifique, nous livre en vrac et en vrille des centaines d’anecdotes « extrêmement sérieuses et des détails inutiles (ce sont les mêmes) », comme il l’écrit en introduction de son vagabondage.
Dicale dixit : « Léo Ferré, Michèle Arnaud et Camille ont tous trois été élèves de Sciences-Po ». Si…
Impossible de résumer quoi que ce soit, puisque c’est la loi du genre. Mais on en apprend de belles et bonnes sur l’art mineur. Des perles égrenées avec autant d’élégance que d’ironie et de jubilation foutraque. Ne ratez surtout pas la double page de remerciements qui clôture la cavale : c’est du Dicale tout cru. (Les Miscellanées de la chanson française, par Bertrand Dicale, Fetjaime/La Martinière).
Pour les Miscellanées du rock, Jean-Eric Perrin et Jérôme Rey ont fait cause commune, sous la houlette de Gilles Verlant. On se souviendra que le premier commença à sévir à Rock & Folk, puis Best, avant de s’éclater tous azimuts (notamment la rédaction en chef de l’édition française de Rolling Stone) et de devenir un consultant en musiques actuelles très recherché. J’avoue beaucoup moins connaître Jérôme Rey, mais sa présence dans cette aventure ne doit sûrement rien au hasard. Quant à Gilles Verlant, journaliste, animateur de radio et de télévision, auteur de nombreux ouvrages, c’est un activiste du rock et de la chanson connu de nombreux services. Les 310 pages des Miscellanées du rock sont donc, forcément, une mine à ciel ouvert, où le charbon voisine avec la pépite.
Dans “Les pires chansons des plus grands artistes, à écouter avec la plus grande circonspection”, le trio a notamment épinglé le tubissime Ebony and Ivory, interprété ici en duo par Paul McCartney et Stevie Wonder. Il n’est pas interdit d’en discuter…
Les amateurs d’électricité haute tension se régaleront à zapper sur des thèmes aussi fondamentaux,que Quelques compagnes des Beatles, Le metal lourd vient du jazz manouche, Pourquoi n’ont-ils pas joué à Woodstock, 11 chansons qui donnent faim, Quelques vrais noms de stars, Des chansons qui se jouent à onze en écoutant “We are the Champions” de Queen… L’ensemble est un peu moins ”tenu” que celui de Dicale, mais ça vaut aussi le détour. (Les Miscellanées du rock, par Jean-Eric Perrin, Jérôme Rey et Gilles Verlant, Fetjaime/La Martinière).